Notre église locale est organisée sur les statuts de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat. Ce concept de séparation nous est très important car il est le garant de la liberté religieuse. Jésus lui-même a fait cette distinction entre le domaine politique et spirituelle : « donner à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu ». Le christianisme est né sous la persécution de la religion dominante (le judaïsme) puis celle d’un régime politique lié à une religion polythéiste (l’Empire Romain et le panthéon des dieux grecs). Encore aujourd’hui les chrétiens sont l’une des minorités religieuses les plus persécutées dans le monde.
Les protestants de France ayant subi depuis des siècles des restrictions de leurs libertés et des inégalités face à la Religion d’Etat (le Catholicisme), ils ne pouvaient qu’accueillir cette loi avec une grande joie. A l’Eglise de la Résurrection dans le 15ème par exemple la direction de la communauté donna gratuitement ses écoles protestantes à Jules Ferry lorsqu’il voulu mettre en place l’école publique, laïque et gratuite.
Aujourd’hui une grave erreur est néanmoins commise sur l’interprétation de cette loi. La laïcité n’oblige pas les français à vivre leur foi uniquement dans la sphère privée. Au contraire, puisque c’était le calvaire, avant la loi, des religions minoritaires ! Elle assure aux français la liberté de conscience et de pratiquer leur foi librement. La religion est par définition du domaine public puisque la loi de 1905 légifère le statut des bâtiments et des associations cultuelles organisant les religions ! Et oui les cloches, les jours fériés chrétiens, les églises classées aux monuments historiques, les concerts gospels, les mariages ou les funérailles religieuses sont l’affaire de tous ! Aujourd’hui l’Alsace et la Moselle ainsi que certains territoires d’outre mer ne sont pas soumis à la loi de séparation des Eglises et de l’Etat car leurs habitants ne le souhaitent pas. Il existe donc en France des statuts très divers et la religion a sa place comme toutes les autres organisations au sein du débat public.